©
H. Broch,
Laboratoire de Zététique, 2001
A propos de la thèse de doctorat
Pr. Henri BROCH
Université de Nice-Sophia Antipolis
English summary :
Concerning the
doctoral thesis of Ms Germaine Teisssier
"Situation
épistémologique de l'astrologie à
travers
l'ambivalence fascination/rejet dans les sociétés postmodernes"
Les
éminents
membres présents du jury étaient :
-
Serge
MOSCOVICI,
sociologue, Directeur d'études à la retraite,
EHESS,
Président
-
Michel
MAFFESOLI,
Professeur de sociologie, Université Paris V, Directeur de
thèse
- Françoise
BONARDEL,
Professeur de philosophie,
Université Paris I
- Patrick
TACUSSEL,
Professeur de sociologie, Université
Montpellier III, Rapporteur
Et les absents et excusés
qu'il ne
faut point oublier si des éloges sont nécessaires
:
- Gilbert
DURAND,
Professeur émérite
de sociologie, Université Grenoble II
- Patrick
WATIER,
Professeur de sociologie, Université
Strasbourg II, Rapporteur
Quelques
mots
sur la forme avant de parler du fond.
Une
thèse mal (ou pas) relue, un produit vraiment bâclé
par l'impétrante.
Des
fautes typographiques
et autres vraiment très nombreuses
parsèment
le texte (n'oublions pas que c'est
d'une thèse de doctorat qu'il s'agit et
non du vulgaire
brouillon d'un quelconque article pour un "tabloïd"...).
Quelques exemples [italiques
de
H.B.] :
-
"le
plus ancienne figuration"...
-
"paraitement
calculé"...
-
"nous révèlent
und
astrologie"...
-
"Horus
et Hrpocrate"...
-
"cette
acceptation trinquée"...
- "est"
au lieu de "et",...
-
"toténisme"...
-
"athropologiquement parlant"
-
"l'astrologie
statique... font
appel à"...
-
"les claviers
de la créations"...
-
"La Gnose
de Prinston"...
-
"pour accomplir
une évolution complète du
Zodiaque"...
-
"aidé
par de puisants
moyens financiers"...
-
"signaléons en passant"...
-
"le ludique
trime
en l'occurrence"...
-
"qui étaient
plus non
moins"...
-
"le monstre
du Lockness"…
-
"psychiâtre"…
-
"INDEX
THEMATHIQUE"
Je
dois avouer
pourtant que je n'ai pas trouvé de raton laveur.
L'entrelaçage
des o
et des e
semble totalement inconnu chez Mme Teissier,... les siècles
ont souvent une écriture curieuse et fausse,... En de nombreux endroits :
-
des guillemets
sont mal
placés, ce qui fait que l'on
ne sait plus ce qui est citation et ce qui ne l'est pas,
-
des tirets sont
mal
placés, ce qui fait que l'on
ne sait plus où finit l'aparté,
-
des parenthèses
s'ouvrent mais ne se ferment pas,...
-
des phrases
ne sont même pas terminées...
-
des noms de
personnes sont estropiés...
-
Galilée
inventeur du... télescope
! Oui, en toutes lettres : "…
découvertes
scientifiques (on pense au télescope de Galilée)"
-
Hipparque découvrant
la précession des équinoxes "au
IIème
siècle après J.-C."
(oui, vous avez bien lu "après
J.C." !),...
-
l'œuvre
fondamentale de Copernic avec un intitulé
vacillant depuis le "fameux traité De revolutionibus orbis
coelestium (sur
les révolutions
des mondes célestes)..."
à, quelques lignes plus loin, "...introduction
à son oeuvre maîtresse De
Revolutionibus orbium coelestium (Des
révolutions
des orbes célestes)...",...
A
moins que la
considération que ce jury s'accorde lui-même soit
de ce triste niveau...
Une
thèse de quoi ? Une thèse sur quoi ?
No
comment
Elle
s'étale
également longuement sur ses rapports avec le
Président
François Mitterrand, pensant certainement que
d'étaler
ces entretiens rehausse - par un principe d'autorité fort
mal compris - l'astrologue. Alors que le seul effet est - à
juste titre - de rabaisser cet ancien Président de la
République
Française (qui pouvait commettre le lapsus de dire
"astrologie"
en lieu et place d'"astronomie" devant un parterre de
scientifiques ou se laisser fasciner par Ambroise Roux et sa
conversation
sur psychokinèse, tables tournantes et autres
poltergeists...).
Que
penser lorsque
E. Teissier nous rapporte (en p. 450) que le Président
de la République lui avait "demandé d'esquisser
le portrait astral" de P. Bérégovoy, sinon
que - sous un tel septennat - les ténèbres
intellectuelles
avaient atteint leur sommet ? (Je rappelle que l'astrologue de
service, malgré ses savants calculs, n'avait pas
prévu l'issue fatale que l'on connaît pour ce
premier
ministre).
Concernant
de
tels chapitres, on peut supposer que les membres du jury ont rempli
entièrement leur rôle et ont donc
demandé
à l'impétrante les
références nécessaires,
références ou justificatifs permettant d'attester
la validité de ses déclarations concernant tel ou
tel homme politique ou tête couronnée.
Parce
que la
précision et l'exactitude
ne sont manifestement pas les points forts de Mme Teissier.
Un
exemple (que
j'ai repéré immédiatement car il
concerne
la… Zététique), entre autres. On peut
découvrir en
p. 639 :
"...le
Club
Zététique
(dont l'étymologie nous reste mystérieuse)... un
certain CUNIOT, qui en est un des piliers, sinon l'inspirateur,..."
Ce
n'est évidemment
pas un "Club" que Mme Teissier voudrait faire passer
pour une secte mais le Cercle
Zététique,
association dont... Alain Cuniot n'est ni l'inspirateur , ni l'un des piliers !
Et
pour éviter
que l'étymologie (simple) du vocable
Zététique
ne demeure mystérieuse pour Mme Teissier, il eût
suffi qu'une toute petite curiosité (légitime
pour
une doctorante) la pousse à ouvrir un simple petit
dictionnaire
comme un Littré de poche,... Ou encore, pour en avoir une
définition simple, qu'elle ait lu quelques lignes (ne
serait-ce
que la couverture) du livre de M. Cuniot... livre,
qu'en cette même p. 639, elle cite pourtant
explicitement
et largement !
Les
petites "erreurs"
de Mme Teissier, ses astuces de collégienne pour
dénigrer
l'"adversaire", ses tournures douteuses - qui courent
tout au long de sa thèse - ne sont ni neutres ni innocentes
mais tentent, en fait, d'imposer à l'esprit des lecteurs
que les opposants à l'astrologie ne sont que valetaille
dépassée par le Nouvel Esprit
Scientifique…
En
fait, une présupposition
est constante dans tout son discours "Vous n'êtes pas
astrologue donc
vous ne
pouvez pas parler avec compétence d'astrologie".
Mme
Teissier ne
se rend pas compte (ou feint de ne point se rendre compte) qu'avant
de définir la compétence d'une personne en un
domaine
scientifique, encore faut-il que ce domaine en soit un, ce qui
n'est pas le cas de l'astrologie !
Et pourtant elle insiste tout au long de son "travail" (de sociologie ? de courrier du cœur ? d'astrologie ?…) lourdement sur des phrases du style : "Comme nombre de scientistes, ce dernier se permet de se poser en juge d'une discipline qu'il ignore totalement." (p. 740)
Elle
cherche tout
simplement à chavirer le sens de la preuve.
En
d'autres termes,
toutes ses tournures de phrases présupposent
nécessairement
la validité de l'astrologie. Nous sommes ainsi face
à
un magnifique "effet cerceau" global dans lequel on
suppose au départ ce que l'on entend démontrer
ensuite.
Effet cerceau qu'auraient à mon avis
détecté
assez facilement des étudiants de 1ère
année et que n'ont (semble-t-il) pas
détecté les grands universitaires membres du jury
? Bizarre, bizarre…
Outre
ces "amusettes",
il y a des affirmations beaucoup plus graves chez Mme Teissier.
Comment un jury peut-il laisser dire et écrire :
"De
récentes recherches nous
ont en effet permis d'établir la corrélation
entre
le cancer, voire le sida, avec les dissonances de ces deux
planètes [Neptune
et Pluton] par rapport au
thème natal"
(p. 213)
ou
"Et
ce n'est pas une vue de l'esprit : fausses-couches, cancers de
l'utérus et autres désordres
gynécologiques
sont prévisibles, car rendus probables par le transit d'un
astre dissonant..." (p.
239) ?
C'était peut-être une thèse de médecine et le jury ne s'en est pas aperçu…
Mais
de telles
allégations écrites noir sur blanc dans une
thèse
(et, donc, pour le public, quelque part automatiquement
validées
par le jury et l'institution universitaire) peuvent vraiment porter
à conséquence.
Les
rapporteurs
n'ont pas réagi et pourtant Mme Teissier n'a pas "fait
dans la dentelle". Ainsi, p. 98 :
"La
différence
entre l'astronomie, science d'observation, et l'astrologie, science
humaine, se situe en ce que cette dernière, postulant une
influence des astres sur le monde terrestre vivant, peut donc
prétendre à être
expérimentale…"
Elle
affirme donc
que l'astronomie n'est pas
expérimentale et que l'astronomie "refuse" l'influence
des astres sur le monde terrestre vivant : en d'autres termes,
les astronomes refusent la chaleur du Soleil, les marées
et crevettes…
Les
rapporteurs
et membres du jury ont-ils seulement lu cette thèse ?
Comment
ont-ils
pu laisser passer de telles absurdités ? Ou d'autres comme
des "définitions" totalement fausses.
Exemple, p. 191-192 :
"...
le
rationalisme - qui refuse tout phénomène,
même
constaté empiriquement, qu'il ne puisse expliquer
scientifiquement
- est plus caractéristique..."
Mme
Teissier n'hésite
pas non plus à lancer sa thèse dans… l'archéologie-fiction
(très à la mode chez certains "intellectuels").
Elle
affirme ainsi
que le site de Stonehenge "permettait de prévoir
les éclipses de lune et de soleil",
que les couloirs en pente des pyramides "servaient
de poste d'observation permettant d'effectuer de savants calculs
astronomiques..."
! (p. 133).
Elle
connaît
(p. 224) la "Grande Pyramide, cosmiquement
orientée"
ou encore les constructions mégalithiques de Stonehenge
ou Carnac "dans lesquelles la science
reconnaît
aujourd'hui des observatoires lunaires ou solaires de haute
précision."
Ce
qui est totalement
faux,
comme n'importe quel scientifique spécialiste de la question
peut le confirmer (ce qui ne signifie évidemment pas que ces sites - comme beaucoup
d'autres
- ne soient point astronomiquement orientés !).
Elle
n'hésite
d'ailleurs pas à citer Lyall Watson (et son "Histoire
naturelle du surnaturel", bourrée d'erreurs et de
contrevérités comme les touchantes maquettes de
Khéops qui aiguisent les lames de rasoir) qu'elle doit
certainement prendre pour un grand scientifique.
Mme
Teissier attribue
le qualificatif "scientifique" à tout bout de
champ à des idées, des expériences, ou
même
des amusettes de personnages en dérive. Elle
n'hésite
pas à engager ainsi sa thèse sur le glorieux
domaine
de la parapsychologie et il serait vraiment fastidieux de relever
toutes ces âneries. Une parmi tant d'autres
: "Certaines expériences
scientifiques récentes,
comme les life-fields (ou champs de vie) de BURR ou SHELDRAKE,...,
qui montrent les contours de la plante adulte autour de la jeune
pousse,..."
(p. 261).
Comment
le jury
peut-il lui laisser écrire que les délires des
champs
morphogénétiques (c'est le terme
consacré)
sont des "expériences scientifiques" ?
Des
citations malhonnêtes
Là
où
le bât commence à blesser sérieusement,
c'est
sur des citations.
Dans
son chapitre
intitulé "Les réactions", en pages 291
à 294, Mme Teissier parle d'un seul article, un article
qu'a publié le "Journal du Dimanche" et qui est
une interview de… votre serviteur (je signale au passage
que n'importe quel chercheur-doctorant normal se serait
évidemment
reporté à une ou plusieurs des publications
d'origine
de la personne interviewée, permettant ainsi d'avoir
à
discuter sur une argumentation beaucoup plus complète que
celle contenue dans une simple interview).
L'honneur
d'être
cité par Mme Teissier me pousse évidemment
à
une attention redoublée.
Je
remarque tout
d'abord que E. Teissier oublie bizarrement de donner les
références
de cet article de journal. Curieux pour une thèse, non
?
Sans
les références
précises, il sera évidemment bien difficile
à
toute personne de "remonter" à la source pour
voir si les affirmations de Mme Teissier procèdent ne
serait-ce
que d'une démarche intellectuelle correcte.
Je
m'empresse
donc de réparer cet oubli : l'article est daté du
13 septembre 1998 (si certains lecteurs veulent contrôler
les dires qui vont suivre, je signale que cet article est disponible
in extenso - "fac simile" inclus - sur le site web du
laboratoire de Zététique de
l'université
de Nice-Sophia Antipolis à l'adresse suivante :
/articles/index.html).
Mme Teissier court-circuite en fait la quasi-totalité du contenu de l'article (ce qui lui évite de... tenter de "répondre" à ce contenu, c'est-à-dire à des arguments démontrant que l'astrologie est une pseudo-science) et en extrait seulement quelques petites phrases pour essayer de manipuler l'information.
Je
dis bien manipuler.
Ainsi
E.T. affirme
"BROCH s'étend ensuite sur l'explication de la
précession des équinoxes... Il enfonce donc des
portes ouvertes tout en semant la confusion dans l'esprit du lecteur,
car les inexactitudes proférées par un
scientifique
ne peuvent, dans l'esprit de ce dernier [sic],
que refléter la réalité des faits. Par
exemple,
le physicien affirme que "certains astrologues ne tiennent
même pas compte des dernières
découvertes,
comme celles de la planète Pluton, en 1930, ou de Charon
(E. BROCH veut probablement parler de Chiron; laissons-lui le
bénéfice du doute d'une coquille
journalistique...),
en 1978". Visiblement, il ignore que le symbolisme de PLUTON
est déjà largement percé à
jour et
utilisé par les astrologues."
Alors
là, le ridicule de Mme Germaine
(puisque tel est son prénom, le mien étant
toujours
Henri et non "E." comme elle l'écrit) Teissier,
atteint un degré inégalé
: l'astrologue star médiatique, qui connaît
apparemment
l'astéroïde Chiron (découvert en... 1977)
... ne connaît pas Charon !!!
En effet, inutile de recourir à une "coquille journalistique" comme elle se plaît à le supposer pour mon propos : il s'agit bien de la planète Charon (planète qui forme avec sa collègue Pluton - d'où le choix, bien sûr, de son nom Charon, le nocher des Enfers - un système double tournant autour de leur centre de masse commun) et elle a bien été découverte en 1978 !
Je
ne doute pas
bien sûr que, lors de la soutenance, les pertinents membres
du jury auront rectifié l'allégation de Mme
Teissier.
Ce
qui est beaucoup
plus choquant, c'est qu'elle a volontairement
tronqué
(donc truqué, au vu
du sens complet de ma déclaration) sa citation de mon texte,
afin de pouvoir glisser "Visiblement, il [H.
Broch] ignore que le symbolisme de PLUTON est
déjà
largement percé à jour et utilisé par
les
astrologues".
Alors que mon texte précisait:
".... D'autant que certains
astrologues
ne tiennent même pas compte des dernières
découvertes,
comme celle de la planète Pluton, en 1930, ou de Charon
en 1978. Ceux
qui en tiennent
compte sont d'ailleurs tout autant dans l'embarras en raison de
la "période" de ces planètes,
c'est-à-dire
du temps qu'elles mettent pour tourner autour du Soleil : celle
de Pluton, par exemple, est de 248 ans. Depuis soixante ans que
nous connaissons cette planète, elle n'a effectué
qu'un quart de sa rotation et parcouru uniquement trois signes
zodiacaux. Dans ces conditions, comment les astrologues peuvent-ils
prétendre connaître son influence sur tous les
autres
signes ?"
Et
le "charcutage"
continue puisque quelques lignes seulement plus loin après
cette troncature abusive, on découvre chez E. Teissier
:
"En
grosses
lettres, on peut lire en effet: "Quel que soit l'endroit
où l'on naît, tout le monde est
crédité
d'un signe erroné, car tout le zodiaque est
décalé.
Un oubli ahurissant. Les signes du zodiaque sont actuellement
au nombre de douze constellations!" [souligné
de H.B. pour bien différencier la citation dans la citation]
En
fait, il
en parcourt bien davantage, et les astrologues le savent."
La phrase-titre dont me crédite E. Teissier n'a aucun sens... mais... ce n'est pas tout à fait la phrase qu'a publiée le journal que "cite" Teissier, puisque la vraie est celle-ci (et l'on peut se référer à la mise en forme de la publication d'origine pour bien se rendre compte qu'il est impossible de faire "sauter", par erreur de lecture, la partie qui manque chez Teissier) :
"(...). Un oubli ahurissant. Les
signes du zodiaque sont actuellement au nombre de 12. Or,
le Soleil, dans son mouvement apparent
autour de la Terre, traverse en un an... 13 constellations!"
Outre cette citation trafiquée, il semble que Mme Teissier soit vraiment fâchée avec la simple connaissance de la voûte céleste puisqu'elle nous déclare "en fait, il [le Soleil] en parcourt bien davantage" [que 12], ce qui est évidemment totalement ridicule (et faux) puisque le nombre correct est donc de 13.
A
moins qu'elle
n'ait vraiment pas compris grand chose à la
sphère
céleste et confonde
les constellations zodiacales que traverse, dans son mouvement
rectiligne apparent, le Soleil avec les nombreuses
(près
d'une quarantaine) constellations
qui constituent l'ensemble de la bande du Zodiaque
dans laquelle peuvent se déplacer les "astres errants",
les "planètes", mais... pas le Soleil pour la
majorité
d'entre elles !
Non-compréhension
que nous confirme au passage la ridicule formulation des constellations
"situées derrière
les signes" (les
italiques
sur le mot "derrière" dans cette citation de
E. Teissier sont bien de E. Teissier !)
Pour
clore ce
chapitre, E. Teissier fait une troisième citation de mes
propos.
Pensez-vous
que
cette dernière citation soit enfin plus honnête et
précise que les deux précédentes ?
Voici
le texte
que donne l'astrologue :
"Dans
son interview, la journaliste hasarde une dernière question:
"Pour vous, l'astrologie ne peut donc pas prétendre
au statut de science ? BROCH répond qu' "elle n'en
a aucun des critères (...). Pour être
considérée
comme une science, il faudrait que les conclusions de l'astrologie
soient acceptées par tout être humain capable de
raisonner et de comprendre sa démarche. Ce n'est pas le
cas. (Ah ?). L'astrologie appartient au domaine des croyances,
voire à la crédulité pour ceux qui la
subissent."
Voilà
l'excommunication prononcée sans appel ! Ce scientifique
a-t-il seulement essayé de comprendre le fonctionnement
de la science des astres ? Eût-il
tenté
l'expérience, il aurait alors constaté la
cohérence
interne du système astrologique."
Je ne m'attarde pas ici sur la méconnaissance du "fonctionnement de la science des astres" que suppose Mme Teissier chez votre serviteur puisque le chapitre suivant vous montrera que cette méconnaissance… n'est pas dans le camp qu'elle suppose. Regardons plutôt d'un œil attentif la citation qu'elle fait.
"- Elle n'en a aucun des
critères.
Elle
ne se remet
pas en cause en fonction des progrès scientifiques et elle
n'est pas universelle, puisqu'il existe des astrologies indiennes,
aztèques ou chinoises. Alors qu'il n'existe pas une physique
des particules chinoise ou européenne. Pour
être
considérée comme une science, il faudrait que les
conclusions de l'astrologie soient acceptées par tout
être
humain capable de raisonner et de comprendre sa démarche.
Ce n'est pas le cas. L'astrologie appartient au domaine des croyances.
Voire de la crédulité pour ceux qui la subissent."
Ce que j'ai pu repérer concernant les quelques lignes citées par Mme Teissier repose évidemment en partie sur le fait qu'il s'agissait de mes propres propos. Et je ne puis évidemment avoir le même œil acéré sur les citations que Mme Teissier peut faire concernant d'autres intervenants dans le débat sur l'astrologie.
Mais
il n'y a
aucune raison de penser que ces citations soient d'une plus grande
honnêteté.
Une
mauvaise… astrologue !
Bien que Mme Teissier nous déclare, concernant l'astrologie, que "Sa base astronomique est de l'ordre du rationnel absolu, de la mathématique des astres…" (p. 75) ou encore que "L'astrologie fait sienne la précision des calculs astronomiques… et, ce, au degré et à la minute près. " (p. 96), elle ne semble en réalité pas savoir très bien ce qu'est la précision ou même la simple exactitude.
Quelques exemples ?
p. 113
"...
en
calculant les axes, à savoir l'Ascendant et le
Milieu-du-Ciel,
coordonnées terrestres du thème, qui ne sont
autres,
respectivement que l'horizon oriental et le méridien du
lieu de naissance."
Ahurissant,
non
?
Croyez-vous que les
membres du jury
aient bondi lorsqu'ils ont lu cela ?
Mme
Teissier confond un point avec une ligne
ou un cercle.
(Ainsi,
l'Ascendant
- en astrologie, la pointe de la première Maison - n'est
évidemment pas l'horizon
oriental mais le point de l'écliptique
qui se lève à l'instant de la
naissance ;
et le Milieu du Ciel - la pointe de la Maison X - n'est pas
le méridien du lieu de naissance mais le point
d'intersection
de l'écliptique et du méridien
supérieur
du lieu, grand cercle passant par les points cardinaux sud et
nord et par le zénith du lieu. Que Mme Teissier puisse
se tromper autant sur les points… fondamentaux que sont les Angles d'un horoscope, cela laisse
rêveur…)
p. 313
"...
en
érigeant son ciel natal... puissantes dissonances cosmiques
natives. ... une tendance de base qui ne demandait qu'à
s'exacerber sous l'action d'une constellation
particulièrement
agressive."
J'espère
que, outre la profondeur du propos (profond dans le sens de creux,
bien sûr), vous avez noté que l'astrologue
tropique E. Teissier commet un lapsus significatif
puisqu'elle
nous parle de... l'action
d'une... constellation
!
(Je
rappelle que
les astrologues tropiques ne font, en fait, pas de l'astrologie mais
de la … vacuologie et
attribuent
un pouvoir et une influence à des zones arbitraires de
la sphère céleste qu'ils définissent
comme
vides de toute étoile et donc rejettent toute action de
quelque constellation que ce soit)
p. 557
"...la
division en décans (un signe comporte trois
décans
couvrant chacun dix jours du mois astral) leur donne davantage
de précision."
Fabuleux,
non
? Faisons travailler nos neurones quelques fractions de seconde.
Chaque signe comporte 3 décans ; il y a 12 signes ; donc
nous avons au total 36 décans ; et chaque décan
couvre 10 jours… En d'autres termes, Mme
Teissier utilise,
certainement pour avoir davantage de précision, une
année
de… 360
jours
!
(Mme
Teissier,
après des années et des années de
longue
pratique astrologique et de savants et compliqués calculs,
confond tout simplement "jours" et… "degrés" !)
Il
suffit de le
demander:
p. 104
"Au
lever
du Soleil, l'Ascendant coïncide avec le signe solaire de
la saison. En d'autres termes, une personne née sous le
signe solaire du Scorpion à sept heures du matin a toujours
son Ascendant dans ce même signe, quelle que soit son
année
de naissance."
[gras
de H.B.]
Le
signe solaire
du Scorpion (évidemment selon Mme Teissier, cf. sa
définition
en p. 105 de sa thèse) correspond à l'intervalle
suivant : du 23/24 octobre au 22/23 novembre.
L'heure
de naissance
donnée est 7 h… La fabuleuse
"précision"
de Mme Teissier a encore frappé. De quelle heure s'agit-il
? Temps Universel ou Temps légal ?…
En
fait, peut
importe car, quel
que soit
le cas, l'affirmation de Mme Teissier est… fausse
!
Prenons
un logiciel
de positionnement de la voûte céleste ou un bon
(...oui
cela existe) logiciel d'astrologie et examinons la situation.
S'il
s'agit du
T.U., on peut prendre, comme exemple parmi d'autres, un enfant
né à Nice le 20 novembre 2000
à 7 h T.U., donc bien Scorpion (toujours
selon
Mme Teissier, bien sûr).
Et
l'on découvre
alors avec stupéfaction que, contrairement
à ce que clame Elizabeth Teissier,
son Ascendant (toujours en zodiaque tropique de Mme
Teissier)
n'est
pas
Scorpion mais…
Sagittaire
!
Non,
la star Teissier
n'a pas pu se tromper autant ?
Il
s'agit plus
vraisemblablement du temps légal ? Qu'à cela ne
tienne, prenez des enfants nés le 25 ou 26 ou …
ou
30 octobre 2000
à Lille à 7
h, heure
légale, et vous découvrirez
alors qu'ils ne sont pas Ascendant Scorpion mais Ascendant…
Balance
!
Vous
êtes
superstitieux et l'année 2000 vous gêne ?
Vous
n'aimez pas
la fin de millénaire ?
Prenez
donc des
personnes nées dans cette même ville de Lille mais
un 31 octobre
de l'année… 1910 (si vous
préférez le
25 octobre ou les 26, 27, 28, 29 et 30, n'hésitez pas,
faites votre choix) ou de l'année 1950
(avec un choix même plus large) et vous
découvrirez
alors qu'elles aussi ne sont toujours pas Ascendant
Scorpion,
mais Ascendant… Balance !
Lille
et Nice
ne vous conviennent pas, c'est normal rien n'y fonctionne, c'est
la province lointaine et vous êtes un véritable
"accro"
de la capitale.
Qu'à
cela
ne tienne. Prenez une personne née à Paris par
exemple
le 27 octobre 1950 à 7
h et vous
découvrirez tout aussi bien… qu'elle
n'est toujours pas Ascendant Scorpion !
(l'Ascendant est
Balance).
Vous
décidez
d'abandonner Paris et ce siècle malheureux qui a vu
naître
la majorité des personnes vivant actuellement pour vous
réfugier à Brest et à
l'époque révolutionnaire.
Vous
calculez
ainsi l'Ascendant d'une personne née à Brest le
5
novembre 1789,
à 7 h, et
vous vous apercevez avec effroi que Mme Teissier... s'est encore
totalement trompée puisque cette personne n'a pas
son Ascendant en Scorpion mais en Balance
!
Fichtre, la cotation de Mme Teissier à l'astro-bourse en prend un sérieux coup.
Une
précession incomprise, des Zodiaques confondus…
Là
où
les déclarations de l'impétrante Mme Germaine
Teissier
prennent un tour réellement amusant, c'est lorsqu'elle
affirme (p. 110) que, concernant la précession des
équinoxes,
les astrologues "utilisant un zodiaque qui prend pour
repère spatio-temporel le point gamma lui-même
(qui
correspond au printemps), c'est-à-dire un zodiaque
des
saisons, ce mouvement précessionnel n'intervient pas dans
leur calculs." [gras de H.B.]
Fabuleux,
non
?
Le
ridicule ne
tue manifestement plus à l'heure actuelle.
Comment
le jury
de grands universitaires qui jugeait ce magnifique travail a-t-il
pu laisser passer une telle bourde ?
Evidemment, certains diront que ce jury avait des circonstances atténuantes puisque même deux… astronomes dans un article récent "Sur l'astrologie" (1998, diffusion sur le réseau internet) désirant parler - un peu vite - des "faux-problèmes de l'astrologie" se... trompent quelquefois d'arguments et énumèrent en fait de vrais problèmes posés à l'astrologie (à condition bien sûr de les formuler correctement) et connus comme tels depuis de nombreuses années...
Ce
que Mme Teissier
semble ignorer, c'est que, si
les astrologues veulent utiliser un zodiaque des saisons, ils
doivent (notez bien que je ne dis pas ils "peuvent")
évidemment prendre en compte la
précession des
équinoxes
puisque... c'est
cette dernière
qui détermine la durée d'une saison !
En
effet, la durée
des saisons est variable non seulement d'une saison à
l'autre
(ainsi, actuellement, la durée de
l'été est
d'environ 94 jours alors que la durée de l'hiver est de
seulement 89 jours) mais également la
durée elle-même, pour une saison
donnée,
est variable
au cours du temps.
La
durée
différente des saisons est due au fait que l'orbite de
la Terre autour du Soleil est elliptique et non circulaire et la
variabilité
supplémentaire de la durée pour une saison
donnée
est due… à la précession
des
équinoxes.
(pour
plus d'informations
sur ce sujet spécifique et pour une analyse
complète
et détaillée de ce qu'une approche scientifique
peut dire sur les bases mêmes de l'astrologie, cf. H.
Broch, "Au Cœur de l'Extra-Ordinaire",
Book-e-book.com).
Les
astrologues
"tropiques" allèguent une adéquation parfaite
entre Signes et saisons. Ils ne se rendent même pas compte
du ridicule intrinsèque de leur
démarche...
qui consiste donc à vouloir "coller" une image
fixe
sur quelque chose
de variable !
Et
le délire
de Mme Teissier continue puisque, 4 lignes plus loin, elle nous
affirme que (lisez bien, relisez bien) "… ce point
vernal quitte actuellement les Poissons pour entrer dans le signe
du Verseau…"
Encore
une fois
un jury compétent aurait pu faire remarquer que cela
est… faux.
Le point vernal ne quitte
pas "actuellement" les Poissons mais les quittera dans…
plusieurs siècles !
Mais
ce qui est
vraiment… vraiment… vraiment ridicule sous la
plume
de Mme Teissier, c'est le sens même de la phrase.
Comment
le point gamma qui sert de
repère spatio-temporel pour le zodiaque qu'elle utilise
peut-il... se déplacer sur ce même
zodiaque
"pour entrer dans le signe du Verseau"
???
Extraordinaire,
non ?
Mme
Teissier vient
de créer… le point fixe qui se déplace.
En
fait, Mme
Germaine Teissier, grande
astrologue médiatique, ... confond le zodiaque tropique
avec le zodiaque sidéral !
Nul
doute que
les membres du jury ont apprécié cette grandiose
découverte du point fixe mobile et que
l'Université
de Paris V ne manquera pas de donner le nom de Teissier à
un de ses amphithéâtres pour commémorer
l'événement.
Surtout
lorsqu'ils
verront que ce n'est point une
étourderie ou un
petit dérapage neuronal passager puisque Germaine Teissier
persiste et signe :
"...
en
défendant et justifiant l'astrologie des
signes (et des saisons) contre celle des constellations
(trop lointaines), cette dernière étant la seule
à être mise en péril par le
phénomène
de la précession des équinoxes."
(p. 177)
A
part le grand
étonnement qu'implique la remarque "trop lointaines"
(qui n'a évidemment strictement aucune valeur sinon de
nous faire comprendre que... Mme Teissier doit s'imaginer que
son zodiaque est une bande de la voûte céleste...
proche
de la Terre !),
le point important est que Mme Teissier nous confirme ici qu'elle
n'a pas compris grand-chose aux mouvements de la
sphère
céleste.
C'est en effet l'astrologie des Signes qui est "mise en péril" par la précession des équinoxes, beaucoup plus que l'astrologie des constellations qui, elle, par définition, cherche à prendre en compte la position réelle des étoiles de ces constellations et identifie les signes aux constellations. L'astrologie des constellations prend ainsi en compte - sans même sans s'apercevoir pour certains astrologues sidéraux - la précession des équinoxes (attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : je ne dis pas qu'elle la prend en compte correctement !). Cette astrologie sidérale est par contre "mise en péril" par - entre autres choses ! - l'existence d'une treizième constellation zodiacale et par la "taille" différente d'une constellation à une autre, donc d'un Signe à un autre.
En fait, du début de sa thèse à la fin, Mme Teissier, qui prétend utiliser le zodiaque tropique, fait preuve d'une incompétence flagrante dans le domaine qu'elle prétend connaître et ... confond les zodiaques !
La
preuve ?
---
Au
tout début de sa thèse, p. 19 (note de bas de
page)
:
"...
le
point vernal met 2176 années pour traverser (à
reculons)
un signe de 30°…"
Réfléchissons
quelques secondes. Si le point vernal se décale sur les
Signes, mais oui bien sûr, c'est indéniablement
que
ce
zodiaque est… sidéral
!
---
Et
in fine de sa thèse, dans son propre "GLOSSAIRE"
(oui, dans son propre Glossaire),
outre quelques petites perles merveilleuses comme [soulignés
de H.B.] :
confirmé par
"…
sur ce cercle (qui n'est autre que le zodiaque)…" [in "Ecliptique"]
et
"Equinoxe
: période de l'année où les
jours sont
de durée égale…",
ou
"Zodiaque
: …Le zodiaque est divisé en douze parties
égales
de 0° appelés signes…"
j'ai été littéralement
stupéfait
de trouver [gras de H.B.] :
"Point
vernal : intersection du cercle de l'écliptique avec
l'équateur
céleste = 0° du Bélier, début
du printemps.
Ce point appelé aussi point gamma recule
légèrement
de 72'' par an (un signe de 30° en 2176 ans) sur le zodiaque
;
c'est la précession des
équinoxes."
Fabuleux,
non
? Ahurissant, non ?
Pincez-vous
fortement,…
Vous ne rêvez pas.
Tout
d'abord la
valeur annoncée par Mme Teissier de 72 secondes d'angle
par an est… fausse
! (Il suffit évidemment de prendre la valeur adjointe,
par Mme Teissier elle-même, de 30° en 2176 ans pour
s'en rendre compte et aboutir
à 50''
par an).
Mais
le point
vraiment essentiel est de voir que Mme
Germaine Teissier, qui définit un zodiaque tropique,
n'a vraiment pas compris grand-chose et c'est pourquoi elle fait,
encore une fois, mais cette fois-ci dans sa définition
"officielle" du terme (c'est son
glossaire dans sa
thèse)… reculer le point gamma
sur son zodiaque, c'est-à-dire qu'elle
utilise ici, sans s'en rendre compte, un zodiaque…
sidéral !!!
En
aparté
Afin de montrer que Mme Teissier n'est pas la seule star-astrologue qui ne connaisse pas grand chose au ciel étoilé, je me permets de rappeler ici (cf. Henri Broch, Science & Vie N° 916, janvier 1994, p. 62-65 et Henri Broch, Enquêtes Z N° 9, automne 1997, p. 3-10, p. 12-23 et p. 25-27) le cas de Mme Suzel Fuzeau-Braesch qui a peut-être, dans l'esprit de certains universitaires peu informés, permis d'accréditer la démarche de Mme Teissier.
Cette
biologiste, directeur de recherche honoraire au CNRS, "explorant"
le domaine de l'astrologie depuis 25 ans et prétendant
avoir démontré la validité de
l'astrologie
par l'étude des jumeaux, commet… les
mêmes
ridicules erreurs que sa consœur.
Par
exemple, dans le Que-sais Je ? ("L'astrologie") qu'elle a commis en 1989, elle
nous offre une kyrielle
de bévues toutes plus énormes et ridicules les
unes
que les autres :
- confusion
entre zodiaque sidéral et zodiaque tropique,
- confusion
entre degrés et jours,
- confusion
sur le point gamma et les constellations associées,
- temps
de transfert des planètes dans le zodiaque tous faux,
- définition
de l'heure sidérale entièrement fausse, ... etc.
Erreurs
qui montrent que, tout comme Mme Teissier, cette
scientifique-astrologue
ne connaît manifestement pas grand chose
des mouvements
de la sphère céleste.
Quant
à son livre sur l'étude des jumeaux ("Astrologie,
la preuve par deux",
R. Laffont), il est tout aussi comique que son "Que Sais-je
?" puisqu'une simple petite enquête
zététique
menée dès la sortie de l'ouvrage en 1992 m'avait
permis de découvrir, entre autres nombreuses
pépites
:
-
que les
jumelles Florence et Carole, dont la photographie ornait le bandeau
de couverture de l'ouvrage, étaient -
d'après
les coordonnées "précises" données
par Mme Fuzeau-Braesch - en réalité des... bébés-dauphins
puisqu'elles
étaient nées plus de 25 km au large des
côtes
de Nice !
-
et que ces
jumelles emblématiques... n'existaient pas
dans les registres
de la commune (confirmation
écrite m'en a été donnée
par les services
de l'état civil) sur
la base "précise" de laquelle Mme Fuzeau-Braesch
avait "précisément" calculé leur
thème astral !!!!
En
résumé, la démarche intellectuelle de
la
scientifique-astrologue Suzel Fuzeau-Braesch n'est pas
caractérisée
par une honnêteté particulière puisque
(je
me cite) "ses données (textes et
cordonnées)
sont, à un niveau ou à un autre,
modifiées,
erronées ou inventées".
Mais
revenons au texte de la thèse de Mme Teissier.
De
fausses preuves statistiques : les travaux de M. Gauquelin
Page
608:
"...
les
expériences de M. GAUQUELIN, qui obtinrent pourtant - et
ce ne fut pas facile - la sanction, sinon la
bénédiction
du Comité
Belge pour l'étude
des faits paranormaux,..."
Ici,
Mme Teissier
se trompe ou ment.
Il
se trouve tout
d'abord que le véritable intitulé de ce
comité
belge est: "Comité Belge pour l'investigation
scientifique
des phénomènes réputés
paranormaux",
ce qui, évidemment, ne porte pas du tout les mêmes
implications quant à la reconnaissance implicite des "faits"
paranormaux.
Et
il se trouve
surtout que... ce
Comité
Belge n'a jamais
entériné
les expériences et calculs de M. Gauquelin
contrairement à ce qu'allègue
Mme Teissier.
La
véritable
opinion de ce Comité - opinion que ne devrait pas ignorer
la "spécialiste" qu'est Mme Teissier puisque
ce Comité a mis à disposition publique toute
l'information
et cela depuis maintenant … un quart de
siècle
! (cf. "Considérations critiques sur une
recherche
faite par M. M. Gauquelin dans le domaine des influences
planétaires",
numéro 43 des "Nouvelles Brèves", revue
du Comité, septembre 1976, p. 327-343) - est la suivante
:
"...
Le Comité conteste
la validité des diverses formules adoptées par M.
M. GAUQUELIN pour le calcul des fréquences..."
Et ce comité de conclure:
"Le
Comité ne peut donc
accepter les conclusions de M. M. GAUQUELIN aussi longtemps qu'elles
seront basées sur les méthodes et formules que
celui-ci préconise."
De
trois choses
l'une (encore que les "ou" qui suivent ne soient pas
vraiment exclusifs) :
- Ou Mme Teissier ne
sait pas lire et
comprend tout
de travers (pour une doctorante, cela paraît peu probable...)
- Ou Mme Teissier n'a
même pas lu ce texte fondamental
sur le sujet qui la préoccupe depuis des
décennies
(pour une doctorante, cela fait plutôt ignare et pas
très
compétent...)
- Ou Mme Teissier ment
volontairement (et
est donc à
classer avec les charlatans...)
On
peut noter
qu'en page 715 Mme Teissier, se citant, définit M. Gauquelin
comme un "monsieur du CNRS".
Elle insiste en p. 756 : "Gauquelin…
ce chercheur,
qui travailla également pour le CNRS,…" de manière
à bien enfoncer
le clou et jouer sur le principe d'autorité pour faire
accréditer les résultats statistiques de ce
"chercheur".
Or,
à ma
connaissance, M. Gauquelin n'a jamais
été
membre du CNRS !
Mme Teissier répète également plusieurs fois le faux intitulé du Comité Para, ainsi en p. 756 "Comité belge pour l'investigation des faits paranormaux, présidée [sic] par l'astronome Couderc…" alors qu'elle connaît pourtant l'intitulé exact comme en témoigne la page 801 où l'on découvre "l'astronome P. COUDERC personnage qui avait présidé au Comité belge pour l'investigation scientifique des phénomènes réputés paranormaux, dit Comité Para…".
Ce
qui ne l'empêche
pas, en p. 743, de déclarer :
"…les
statistiques de M. GAUQUELIN (déjà
évoquées
au cours de notre investigation), examinées par un organisme
des plus rationalistes, puisqu'il s'agissait du comité
belge d'études des faits paranormaux dirigé par
l'astronome COUDERC, furent mises en souffrance pendant des
années
avant d'obtenir de cet organisme l'attestation que la
méthode
utilisée était correcte et rigoureuse". [gras
de H.B.].
Pour
conclure ici, il suffit de relire
le texte officiel du Comité que j'ai
cité plus
haut.
Ici
Mme Teissier ment.
De plus, je signale - en complément d'information et pour montrer le peu de fiabilité des écrits de Mme Teissier - que, contrairement à ce qu'elle nous assène systématiquement comme vous pouvez le constater dans les citations précédentes, l'astronome Paul Couderc... n'a jamais présidé le Comité Para ni exercé quelque responsabilité que ce soit dans cet organisme !
L'astrologue
de
service tient tellement à ces "preuves statistiques"
qu'elle y revient encore largement dans son annexe
intitulé…
"Quelques preuves irréfutables en faveur de
l'influence
planétaire".
(Les
membres du
jury, arrivés à ce point de la lecture,
pensaient-il
vraiment toujours lire une thèse de "sociologie"
?
Cette
annexe est
littéralement truffée d'erreurs et de fautes de
frappe et, outre sa forme déplorable, le
fond est également d'une indigence
lamentable
et n'amène
strictement aucun argument bien construit ni aucun argument nouveau.
Mme Teissier reprend de vieux "arguments" déjà maintes fois démontés et dénoncés (elle traîne encore l'"Institut de parapsychologie" à l'université de Fribourg ; cf. les éclaircissements que j'ai déjà donnés sur le Pr. Bender, dans mon livre "Le paranormal", Seuil 1985) et la pièce centrale de cette annexe sur laquelle elle s'étale complaisamment est (encore et toujours) la néo-astrologie de M. Gauquelin et ses statistiques !
Elle
oublie évidemment
de citer le livre ("The Mars effect",
C. Benski et al., Prometheus Books 1996) qui démontre qu'il
n'y a pas d'
"effet Mars" (mais bien plutôt un "effet
Gauquelin"), comme elle oublie toujours les véritables
conclusions du Comité Para dont je vous ai parlé
plus haut.
Je
rappellerai
simplement à Mme Teissier que, dans cette
néo-astrologie,
les planètes ne sont plus, entre autres, responsables des
qualités du nouveau-né mais joueraient le
rôle,
lorsqu'elles se lèvent et lorsqu'elles atteignent le point
culminant dans leur course quotidienne, de "déclencheur
d'accouchement" et que l'astronome Paul Couderc avait
déjà, il y a une trentaine d'années,
soulevé
les absurdités que la théorie de M. Gauquelin
impliquait
et qui donnaient, par là-même, une bonne
idée
de sa "validité" !
Ainsi,
si la théorie
de M. Gauquelin était correcte, la ville de Mourmansk,
avec quelque 400.000 habitants, au nord du cercle polaire, devrait
offrir à certaines périodes un spectacle pour le
moins surprenant et facilement contrôlable : la
désolation de… femmes ayant une
grossesse pouvant
durer plus de... 50 mois !
En
effet, la planète
Mars, sur sa trajectoire au voisinage du solstice d'hiver, demeure
plus de 3 mois sans se lever au-dessus de l'horizon
de
Mourmansk ; de même, Jupiter pourra rester environ 22 mois,
et Saturne…
4 ans et demi, sans se lever.
Si
Mme Teissier
est capable de dénicher un tel fœtus
rare”,
je m'engage à lui monter un thème astral gratuit.
En
conclusion : … SVP, ne tirez pas sur Mme le Dr. Teissier
Pour
finir - et
en paraphrasant avec plaisir tout simplement (cf. p. 292 et p. 758)
l'astrologue
de service -
on peut dire que, de ce tour d'horizon
des petites et grandes incohérences de Mme Teissier, se
dégage bien sa totale ignorance
des rudiments des choses dont elle parle et
même
son
fanatisme,
son intolérance et son manque d'humilité.
L'objectif
du
présent texte n'est pas
de tirer à boulets rouges sur Mme Germaine Teissier qui,
très astucieusement, a su exploiter
la débilité
(au sens étymologique) intellectuelle et/ou
l'incompétence
de certains universitaires.
Il
ne faut pas se tromper de responsable(s).
On peut donc saluer l'habileté médiatique de l'astrologue de service mais, dans le même élan, il faut clairement désigner du doigt les pâles personnages qui ont accepté d'entériner et de trouver "très honorable(s)" de telles absurdités.
Ne
désirant pas laisser à qui que ce soit
l'impression
qu'il y a dans mon texte les reflets d'une quelconque implication
personnelle avec Mme Teissier, je vous apporte donc les
précisions
suivantes :
Il n'y a aucune
implication personnelle avec
la docte astrologue à quelque niveau que ce soit. Je n'ai
jamais rencontré Mme Teissier où que ce soit et
je n'ai jamais débattu avec elle, que ce soit directement
ou par l'intermédiaire de quelque média que ce
soit.
Et je ne me sens en rien impliqué "personnellement"
par les croyances de Mme Teissier. J'ai tout naturellement - et
par souci de facilité - choisi de faire porter mon analyse
de citations faites par Mme Teissier dans sa thèse sur
l'extrait qu'elle donnait d'une interview concernant l'astrologie
que j'avais accordée à un journal. Ma seule
"implication
personnelle" relève donc de la citation par Teissier
d'un bout d'une de mes déclarations mais, ce, au
même
titre que les dizaines de personnes citées dans sa
"thèse" et, surtout, au même titre que
tout sociologue qui ne peut que se sentir (et qui - de facto -
est) impliqué
personnellement
par de telles dérives dans sa propre discipline !
Pour ma part,
j'estime - en tant que physicien
et pour la seule partie qui relève de mon domaine de
compétence
- qu'il est de ma responsabilité, tant sociale
que
professionnelle, de m'opposer à de telles
dérives
(et non - j'insiste - de m'opposer spécifiquement
à
Mme Teissier) car, comme le disait Jean-Claude Pecker "Nous
nous battons pour tous les droits de la personne, pour le droit
à la lucidité, contre les fausses sciences,
contre
les sectes...".
Que cela plaise ou
non, Mme Teissier est maintenant
officiellement savante, docte, en sociologie et il
appartient
donc, en fait, aux sociologues de débattre et argumenter
avec leur nouvelle collègue.
P.S.
(bis) : A titre d'information
complémentaire
et pour vous détendre après cette rude lecture,
je porte à votre connaissance que des tests très
simples faits par des étudiant(e)s de
Zététique
de DEUG 1ère année ont
montré
que l'horoscope de Mme Teissier n'avait aucune
crédibilité.
Exemple:
A une date donnée, ils ont soumis à un ensemble
de personnes trois horoscopes pour la semaine
écoulée
et leur ont demandé lequel de ces trois horoscopes (chaque
personne avait à choisir parmi trois horoscopes de son
propre Signe) correspondait le mieux à ce qu'elles venaient
de vivre et qu'elles pouvaient donc juger "sur pièces".
-
Le 1er horoscope était de Mme
Teissier.
-
Le 2ème avait la même
origine mais...
les intitulés des Signes avaient été
modifiés
(donc lorsque la personne interrogée lisait son horoscope, elle lisait en fait...
celui
de quelqu'un d'autre !).
-
Le 3ème avait
été... totalement
inventé par les étudiant(e)s.
Aucun
horoscope ne sort du lot ! Ce qui aurait dû
être
le cas pour le 1er si ce "vrai" horoscope
avait un tant soit peu de fiabilité.
La
répartition obtenue est celle que donne le hasard complet,
soit 1/3 chacun. C'est-à-dire que 2 personnes
interrogées
sur 3 se sentent finalement mieux décrites par les
horoscopes
"faux" que par le "vrai" de Mme Teissier.
Et pour
que nul ne l'oublie, un petit rappel
(qui
semble nécessaire en 2005 lorsque l'on apprend que Michel
MAFFESOLI, le "sociologue" qui a dirigé la thèse de Mme
Teissier, une "mascarade qui (...) n'a pas
amélioré l'image des sciences humaines dans les
labos" (S. Huet), a été
nommé par le
gouvernement au... Conseil
d'Administration du CNRS ! ... car il fait
partie (je cite) "des
personnalités choisies en raison de leur
compétence scientifique et technologique" !! Et
encore nécessaire en 2008, lors de la nomination du
même discrédité à... l'IUF !)
les
éminents
membres du jury de cette drôle et lamentable thèse étaient
:
- Serge
MOSCOVICI, sociologue, Directeur d'études
à la retraite,
EHESS
- Michel MAFFESOLI,
Professeur de sociologie, Université Paris V, Directeur de
thèse
- Françoise
BONARDEL, Professeur de philosophie,
Université Paris I
- Patrick TACUSSEL,
Professeur de sociologie, Université
Montpellier III
- Gilbert DURAND,
Professeur émérite
de sociologie, Université Grenoble II
- Patrick WATIER,
Professeur de sociologie, Université
Strasbourg II
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